Maîtriser les dépenses d’eau
Rubrique : Actualité juridique / Copropriété
Les dépenses d’eau froide représentent environ 20 % des charges de copropriété.
L’action du syndic permet de réduire les charges d’eau des copropriétaires, d’alimenter l’argumentaire commercial pour rentrer un nouveau mandat de gestion.
- Lutter contre les fuites privatives :
Des gestes simples suffisent à réduire les consommations en luttant contre les fuites privatives. Il revient au syndic de mener des actions de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage.
Savez-vous que les fuites sont à l’origine d’un gaspillage qui représente 20 % de la consommation d’eau froide domestique annuelle. Un robinet fuyard, c’est une perte de 120 litres par jour, une chasse d’eau fuyarde représente 600 litres par jour.
En moyenne, une personne seule vivant en immeuble collectif consomme 73 m3 d’eau par an.
Selon l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, nos consommations d’eau se répartissent de la manière suivante :
- Bains et douches 39 %
- WC 20 %
- Lessives 12 %
- Vaisselle 10 %
- Cuisine 6 %
- Lavage voiture et arrosage 6 %
- Nettoyage, divers 6 %
- Boisson 1 %
Quelques chiffres encore sur les consommations d’eau ménagères :
- une douche de 4 à 5 minutes totalise 30 à 80 litres alors qu’un bain représente 150 à 200 litres,
- une personne utilise en moyenne 30 litres d’eau pour jour pour ses WC, soit 20 % de sa consommation quotidienne,
- laisser couler l’eau pendant le brossage des dents, c’est 12 litres / minute et pendant le rasage, 18 litres / minute.
Lutter efficacement contre les fuites et réduire ses consommations, c’est inciter les résidents à :
- changer les joints usagés sur les robinetteries,
- choisir un modèle de chasse d’eau à double débit (3 ou 6 litres au lieu de 9 pour un modèle classique),
- opter pour la mise en place de robinet mitigeur (économie de 10%) de mousseur ou aérateur (30 à 40 % d’économie) de pomme de douche type éco (gain de 50 %).
- Proposer la mise en place de compteurs d’eau froide :
Les syndics ont longtemps rechigné à faire installer des compteurs divisionnaires d’eau froide dans leurs immeubles du fait de la non accessibilité aux logements pour les opérations de relève.
Aujourd’hui, la pose de capteurs sur les compteurs permet la radio-relève sans pénétrer dans chaque appartement.
Ces compteurs présentent l’avantage de faire payer les copropriétaires en fonction de leurs consommations y compris celles résultant de fuites. Ainsi les gros « consommateurs » supportent la charge de leur négligence.
Mais ils permettent également aux syndics de sortir des charges communes générales le poste eau froide et d’imputer directement sur le compte individuel de chaque copropriétaire ses propres consommations. Les seules dépenses eau froide à supporter par tous les copropriétaires en charges communes générales seront celles résultant des consommations pour le lavage des parties communes et des éventuelles fuites avant compteurs individuels.
Rappelons enfin que grâce à la loi SRU du 13 décembre 2000, la décision d’installer des compteurs individuels d’eau froide est votée à la majorité de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965.
On le constate, la pose de compteurs d’eau froide est un véritable outil de gestion de la copropriété et un argumentaire commercial valorisant pour le nouveau syndic.
NB : d’une manière générale, 23 pays se partagent les 2/3 des ressources d’eau mondiales et 1,3 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde. Un nord américain consomme 600 litres d’eau par jour, un européen 200 litres, un indien 60 litres, et un habitant du sud du Sahara ou de Madagascar 5 à 20 litres.